L'activité VTT
(dernière mise à jour le 27/06/2023)
Définition de la piste de descente VTT
La piste de
descente VTT est un « itinéraire linéaire, tracé, réglementé,
aménagé, signalisé et balisé selon les dispositions définies dans la norme
AFNOR susvisée, réservé exclusivement à la pratique du VTT de descente et
autres activités autorisées, de dénivelée négative, et ne pouvant être emprunté
que dans le sens de la descente. Les pistes de descente VTT peuvent comporter
un ou plusieurs modules en complément d’obstacles naturels. »
Cette norme AFNOR
ne traite pas des itinéraires de randonnée VTT, ni des itinéraires descendants
VTT. La norme traite uniquement de l’aménagement, y compris la signalétique et
le balisage, différent de celui proposé par la Fédération française de
cyclisme.
Une norme n’est pas limitative et ne revêt pas de caractère obligatoire tant qu’elle n’est pas visée par un arrêté municipal, lui donnant valeur réglementaire.
Mode de gestion de l’activité VTT
L’activité VTT n’est pas par définition un
service public, la collectivité peut décider de l’organiser directement ou de la déléguer à un tiers, par convention de prestation de services ou
par convention d’utilisation du domaine public.
Dans le cas de la convention de prestation de
services, l’activité VTT doit alors être organisée en respectant le droit de la
commande publique. L’activité peut être confiée à l’exploitant des remontées
mécaniques par délégation de services publiques, mais alors l’activité doit
apparaître dès le contrat initial, cela
ne peut faire l’objet d’un avenant (CE, avis du 19 avril 2005).
Article L342-9 du
Code du Tourisme Le service des remontées mécaniques, le cas échéant étendu
aux installations nécessaires à l'exploitation des pistes de ski, est
organisé par les communes sur le territoire desquelles elles sont situées ou
par leurs groupements ou par le département auquel elles peuvent confier par
convention, dans les limites d'un périmètre géographique défini,
l'organisation et la mise en œuvre du service. Les communes ou leurs
groupements peuvent s'associer, à leur demande, au département pour organiser
ce service. |
L’activité confiée doit figurer dans les statuts de la structure concernée. Ainsi, une régie gérant une activité de service public telle que la gestion des équipements sportifs (régie autonome ou personnalisée) doit avoir l’activité VTT prévue dans ses statuts. Si cela n’a pas été prévu dès l’origine, il est possible de modifier les statuts dans le respect des règles édictées par le Code général des collectivités territoriales. L’assemblée délibérante du syndicat et des collectivités membres doivent prendre une délibération pour décider de confier cette activité d’intérêt général ou de service public, soit au syndicat intercommunal soit à la régie.
La question du terrain
Les propriétés privées
Pour les propriétés
privées, il faut obtenir une autorisation de passage de la part des
propriétaires du terrain soit par le biais d’une convention (article L.130-5 du
Code de l’urbanisme et articles 690 et suivants du Code civil) soit par le biais
d’un contrat de bail ou de prêt à usage (articles 1713 et s. du Code civil,
articles 1875 et s. du Code civil).
La convention devra
prévoir la répartition de la prise en charge de tout ou partie des dépenses
d’aménagement d’entretien, de réparation ainsi que les coûts d’assurance
induits par l’ouverture de ces espaces, mais également l’éventuel versement au
propriétaire d’une indemnisation en cas de préjudice matériel, direct et
certain.
Les terrains de la collectivité
Dans ce cas précis,
cela nécessite l’accord de la collectivité pour le développement de l’activité
VTT via une occupation du sol. Cette activité peut être réglementée.
Les terrains appartenant à une section de commune
Seuls les habitants
de la section de commune peuvent donner leur accord, pour modifier la
destination des terrains.
Les terrains de l’Etat
Il faut alors
vérifier que les conventions passées entre la collectivité et l’Office
nationale des forêts prévoit et autorise spécifiquement l’activité VTT. Si ce
n’est pas le cas, il faut alors prévoir un avenant.
Les terrains mis à disposition pour la période estivale
Ce type de terrain
est concerné par un bail rural. Il convient alors de demander l’autorisation du
propriétaire, du titulaire du bail voire même envisager la signature d’un contrat
de sous-location.
Le cas du Plan départemental des itinéraires de promenades
et de randonnées
Ce plan répond à l’article L.361-1 du Code de l’environnement. Il est établi après avis des communes intéressées.
Le rôle de la municipalité
D’après l’article
L.2212-1 du CGCT, le maire est chargé de prendre dans sa commune toute mesure
pour veiller à la sécurité et à la tranquillité publique (pouvoir de police du
maire). Il peut donc réglementer l’activité VTT par arrêté municipal.
D’après l’article L.2213-4
du CGCT, « le maire peut, par arrêté
motivé, interdire l’accès de certaines voies ou de certaines portions de voies
ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces
voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre soit la tranquillité
publique, soit la qualité de l’air, soit la protection des espèces animales ou
végétales, soit la protection des espaces naturels, des paysages ou des sites
ou leur mise en valeur à des fins esthétiques, écologiques, agricoles, forestières
ou touristiques ». Exception est faite pour les véhicules assurant une
mission de service public ou de recherche, exploitation ou entretien des
espaces naturels.
L’arrêté municipal peut faire référence à la norme expérimentale AFNOR XP S 52-110 « Pistes de descente VTT ». Il est possible d’y annexer le plan du site VTT et les consignes de sécurité.
L’organisation des secours dans le cadre de l’activité VTT
La règle que ce
soit pour les activités de ski comme de VTT sont les mêmes : le secours en
montagne est de la compétence de la commune, de par le pouvoir de police du
maire. Les opérations de secours doivent être effectuées par les services de
l’Etat.
Néanmoins, le
contrat de distribution de secours sur les pistes de ski alpin conclu entre une
collectivité et l’exploitant de remontées mécaniques ne s’applique pas sur les
pistes de descente de VTT : circulaire du 4 décembre 1990 relative au
remboursement des frais de secours pour le ski alpin et le ski de fond.
L’article L.2321-2
du CGCT prévoit le principe de gratuité des secours sur le parcours de
l’activité VTT, en mettant à la charge des communes « les dépenses de personnel et de matériel relatives aux services
d’incendie et de secours ». Seule exception : l’article L.2331-4
15e du CGCT prévoit « le
remboursement des frais engagés à l’occasion d’opérations de secours
consécutives à la pratique de toute activité sportive ou de loisirs. » Cette
exception nécessite une information claire de la part des communes.
Les moyens publics sont par nature gratuits, les frais de secours peuvent exister en cas de recours à des moyens de secours privés.
Responsabilités
Responsabilité administrative de la commune
Le maire est chargé
d’exercer son pouvoir de police, pour assurer la sécurité publique et
l’organisation des secours sur son territoire : articles L.2212-1 et
L.2212-25e du CGCT. En cas de carence, la responsabilité de la
commune pourra être engagée devant les juridictions administratives, la victime
pourra alors obtenir l’indemnisation de son préjudice par la commune.
Responsabilité civile du gestionnaire
Si l’accès à l’activité
VTT est payante, on parle de responsabilité contractuelle (article 1147 du Code
civil). Le forfait matérialise en effet le contrat établi entre le gestionnaire
et le vététiste.
Si l’accès à l’activité VTT est libre, on parle de responsabilité délictuelle (articles 1382 et 1384 du Code civil).
- Article 1382 du Code civil : responsabilité du fait personnel. Le gestionnaire doit fournir des explications suffisantes et rappeler les règles de sécurité, ainsi que les dangers, pour se prémunir contre toute recherche de responsabilité.
- Article 1384 du Code civil : responsabilité du fait des choses. Le gestionnaire de l’activité VTT a la qualité de gardien. S’agissant de « choses inertes », la présomption de responsabilité prévue par l’article 1384 du Code civil ne s’applique pas. La victime doit alors prouver la faute du gestionnaire.
Responsabilité pénale de la collectivité et du gestionnaire
La responsabilité
pénale de la commune peut être mise en cause lorsqu’il y a mise en danger
délibérée de la personne d’autrui (article 121-3 du Code pénal).
La faute du
gestionnaire peut l’être aussi en cas de faute non intentionnelle simple ou
ordinaire (la personne morale est retenue) ou en cas de faute caractérisée ou
de violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité (cette fois,
la personne physique est retenue).
Responsabilité du vététiste
Le vététiste joue un rôle actif qui lui transfère une part de responsabilité : Cass. Civ 1ère, 22 janvier 2009, Mme X/SARL Les Cèdres – le pratiquant doit assumer une part du risque lié à l’activité.
VTT et remontées mécaniques
Les VTT peuvent être transportés sur les remontées mécaniques de deux façons différentes :
- Sur les téléskis : S’il y a un largueur agréé par le STRMTG, cela nécessite alors la publication d’un avis fixant les limites d’utilisation. S’il n’y a pas de dispositif particulier, le Bureau de contrôle des remontées mécaniques examine les demandes au cas par cas.
- Sur les téléportés, que ce soit avec un dispositif d’accrochage extérieur au véhicule, prévu à cet effet ou un dispositif à l’intérieur des cabines, ou sur les sièges, le BCRM examine les demandes au cas par cas.
Les conditions
d’exploitation liées au transport de VTT doivent être précisées dans le
règlement d’exploitation et validées par le préfet via le BCRM. Il faut
préciser si nécessaire les mesures prévues pour l’évacuation des usagers, dans
le plan d’évacuation si elles diffèrent de celles définies pour l’exploitation.
Ces mesures doivent également être validées par le préfet via le BCRM.
Les conditions
particulières d’admission des usagers liées au transport des VTT doivent être
précisées dans le règlement de police, affichées au départ de l’appareil à la
vue du public et validées par le préfet via le BCRM.
Enfin l’assureur de
l’exploitant de remontées mécaniques doit valider la possibilité de transporter
des VTT.