Facilitation du dispositif ZAN
(dernière mise à jour le 25/07/2023)
Présentation de la situation
Les nombreux obstacles liés à l’application du dispositif Zéro artificialisation nette contenu dans la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 ont amené à l’adoption d’une loi facilitant la mise en œuvre de la lutte contre l’artificialisation des sols. Cette loi, issue d’une CMP du 6 juillet 2023, a été adopté le 13 juillet 2023 pour une publication le 21 juillet 2023.
Que dit la loi ?
Ce texte est issu d’un consensus entre les députés et les sénateurs. Cette loi devrait permettre d’accompagner les élus et les collectivités territoriales dans les objectifs fixés par la loi Climat et résilience concernant la lutte contre l’artificialisation des sols.
Plusieurs points sont abordés dans cette
loi :
La concertation locale
Le texte prolonge, dans un but de meilleure concertation locale, les délais d’intégration de la trajectoire ZAN de 9 mois dans les SRADDET (22 novembre 2024) et de 6 mois dans les SCoT (22 février 2027) ainsi que les PLU et cartes communales (22 février 2028).
De plus, une conférence régionale de gouvernance
de la politique de réduction de l’artificialisation des sols, réunissant des
représentants des élus locaux compétents en matière d’urbanisme et de planification
et de l’Etat, pourra se réunir sur tout sujet lié à la mise en œuvre des
objectifs de la loi.
Ces conférences régionales comprendront 15
représentants des EPCI compétents en matière de documents d’urbanisme, 7
représentants des communes compétentes en matière de documents d’urbanisme et 5
représentants des communes non couvertes par un document d’urbanisme.
Ces conférences ont pour vocation à remplacer
les conférences régionales des SCoT prévue dans la loi Climat et résilience sur
ce sujet.
La mutualisation des grands projets
Une sortie
partielle du décompte d’artificialisation au niveau régional est prévue pour
les grands projets d’intérêt national et européen : sur la base d’un
forfait national de 12 500 hectares dont 10 000 hectares mutualisés
entre les SRADDET au prorata de leur enveloppe d’artificialisation définie au
titre de la période 2021-2031.
Il est par ailleurs
prévu qu’en cas de dépassement du forfait, le surcroît de consommation ne peut
pas être imputé sur l’enveloppe des collectivités territoriales ou de leurs
groupements.
Le texte fixe par ailleurs la liste des projets
pouvant être qualifiés d’envergure nationale ou européenne.
La garantie foncière
Le texte confirme la garantie de consommation foncière accordée à
toutes les communes couvertes par un PLU, un document en tenant lieu ou une
carte communale prescrit, arrêté ou approuvé avant le 22 août 2026. A l’origine prévue comme une garantie rurale, finalement ce teste
bénéficiera à toutes les collectivités mentionnées précédemment. Cette garantie
sera équivalente à une surface minimale d’1 hectare de consommation d’espaces
naturels agricoles et forestiers d’ici à 2031.
A la demande du maire, cette garantie pourra
être mutualisée à l’échelle intercommunale. Pour les communes nouvelles, des
dispositions spécifiques existent également : elles bénéficieront d’une
majoration de la surface minimale de 0,5 ha pour chaque commune déléguée, avec
un plafonnement à deux hectares.
De nouveaux outils de maîtrise
foncière
Le texte crée la possibilité d’instituer un droit de préemption urbain sur des secteurs
prioritaires à mobiliser qui présentent un potentiel foncier majeur pour
favoriser l’atteinte des objectifs de lutte contre l’artificialisation des
sols, délimités dans le PLU. Il crée aussi un sursis à statuer sur une demande d’autorisation d’urbanisme entraînant une consommation
d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui pourrait compromettre
l’atteinte des objectifs de réduction de cette consommation susceptibles d’être
fixés par le document d’urbanisme en cours d’élaboration ou de modification,
durant la première tranche de dix années.
De plus, les décrets du 29 avril 2022 relatifs à
la territorialisation des objectifs sont en cours de modification : la
prise en compte des efforts passés et la considération des parcs et jardins publics
comme non artificialisés devraient y apparaître.