La Zone de protection forte
(dernière mise à jour le 29/11/2022)
Présentation de la situation
La loi n°2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets a créé l’article L.110-4-I du Code de l’environnement ainsi que la notion de zone de protection forte (ZPF). Cette notion n’est pas nouvelle en droit français, mais la récente législation et réglementation appellent à rappeler ce qu’est qu’une zone de protection forte.
Définition des zones de protection forte
La définition de la zone de protection forte répond à trois critères cumulatifs :
- Les pressions engendrées par les activités humaines et susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées. La ZPF doit être préservée des atteintes liées aux activités humaines.
- La ZPF doit bénéficier d’un régime de protection foncière ou réglementaire.
- Les activités humaines doivent être effectivement contrôlées.
Le décret
n°2022-527 du 12 avril 2022 vient apporter des précisions. Il précise également
la liste des espaces susceptibles de se voir reconnaître la qualité de zones de
protection forte. Cette qualification s’applique aux zones déjà protégées en
vertu de régimes de protection existants. Ce n’est donc pas un nouveau
régime juridique, mais plutôt une « certification ».
Sont automatiques
qualifiées de ZPF les cœurs de parcs nationaux, les espaces maritimes des cœurs
de parcs nationaux, les réserves naturelles, les zones territoires et maritimes
désignées par un arrêté de protection de biotopes, les réserves biologiques et
les espaces maritimes des zones de protection renforcée des réserves
naturelles. Sont également susceptibles d’être qualifiées de ZPF les sites sous
obligation réelle environnementale, les zones humides d’intérêt
environnemental, les cours d’eau en très bon état écologique, les sites du
conservatoire du littoral, les périmètres de protection des réserves
naturelles, les sites classés, les sites d’un conservatoire d’espace naturel,
les réserves nationales de chasse et de faune sauvage, les espaces naturels
sensibles, la bande littorale, les espaces remarquables du littoral, les forêts
de protection, les sites du domaine foncier de l’Etat et d’autres espaces
maritimes présentant des enjeux écologiques d’importance.
Procédure de désignation après analyse au cas par cas
La proposition de
reconnaissance des espaces terrestres est formulée par le préfet de région. Cette proposition fait suite à une demande émanant soit du propriétaire
ou du gestionnaire du bien situé dans une zone concernée par la liste
précédente, soit du service ou de l’établissement utilisateur, pour les
immeubles appartenant à l’Etat.
Le préfet de région
soumet ensuite ses propositions à l’avis du conseil scientifique régional du
patrimoine naturel, de la région et des communes concernées. L’avis de la région ou de la commune est réputé favorable si aucune
réponse n’est apportée dans un délai de trois mois suivant la réception de la
demande.
La liste des
espaces terrestres et maritimes reconnus comme zone de protection forte après
l’analyse au cas par cas est établie par décision du ministre chargé de la
protection de la nature, conjointement avec celui chargé de la mer, pour les
espaces maritimes.
Cette procédure
prévoit un avis simple des collectivités territoriales.