JURISMONTAGNE
PLATEFORME JURIDIQUE AU SERVICE DES ADHÉRENTS
DE L'ASSOCIATION NATIONALE DES MAIRES DES STATIONS DE MONTAGNE
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Le dispositif de l'activité partielle

Fiche publiée le 02/09/2020
(dernière mise à jour le 08/09/2020)
Description :
activité partielle - chômage partiel - crise sanitaire - code du travail - activité partielle de longue durée. Le dispositif de l'activité partielle est conçu pour éviter aux entreprises de devoir mettre un terme au contrat de travail de leurs salariés.

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Présentation de la situation

La crise sanitaire qui a mis à l’arrêt plusieurs domaines de l’économie en mars 2020 a entraîné une nécessaire adaptation des règles sur le dispositif de l’activité partielle, dans le but de limiter au maximum les licenciements et pour accompagner les entreprises durant la crise.

Le dispositif de l’activité partielle est un outil de prévention des licenciements économiques, il est donc à destination des employeurs en difficulté. Il leur permet de faire prendre en charge tout ou partie du coût de la rémunération de leurs salariés. L’activité partielle est encadrée par les articles L.5122-1 et suivants, et R.5122-1 et suivants du Code du Travail.

Article L5122-1 du Code du travail

 I. - Les salariés sont placés en position d'activité partielle, après autorisation expresse ou implicite de l'autorité administrative, s'ils subissent une perte de rémunération imputable :

-soit à la fermeture temporaire de leur établissement ou partie d'établissement ;

-soit à la réduction de l'horaire de travail pratiqué dans l'établissement ou partie d'établissement en deçà de la durée légale de travail.

 En cas de réduction collective de l'horaire de travail, les salariés peuvent être placés en position d'activité partielle individuellement et alternativement.

 II. - Les salariés reçoivent une indemnité horaire, versée par leur employeur, correspondant à une part de leur rémunération antérieure dont le pourcentage est fixé par décret en Conseil d'Etat. L'employeur perçoit une allocation financée conjointement par l'Etat et l'organisme gestionnaire du régime d'assurance chômage. Une convention conclue entre l'Etat et cet organisme détermine les modalités de financement de cette allocation.

 Le contrat de travail des salariés placés en activité partielle est suspendu pendant les périodes où ils ne sont pas en activité.

 III. - L'autorité administrative peut définir des engagements spécifiquement souscrits par l'employeur en contrepartie de l'allocation qui lui est versée, en tenant compte des stipulations de l'accord collectif d'entreprise relatif à l'activité partielle, lorsqu'un tel accord existe. Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités selon lesquelles sont souscrits ces engagements.

 IV.- Sont prescrites, au profit de l'Etat et de l'organisme gestionnaire de l'assurance chômage, les créances constituées au titre de l'allocation mentionnée au II pour lesquelles l'employeur n'a pas déposé de demande de versement auprès de l'autorité administrative dans un délai d'un an à compter du terme de la période couverte par l'autorisation de recours à l'activité partielle.

L’activité partielle constitue une aide pour les entreprises en cas de baisse d’activité justifiées par l’un des motifs visés à l’article R.5122-1 du Code du Travail dont notamment les circonstances de caractère exceptionnel. 

Article R5122-1 du Code du Travail 

L'employeur peut placer ses salariés en position d'activité partielle lorsque l'entreprise est contrainte de réduire ou de suspendre temporairement son activité pour l'un des motifs suivants :

1° La conjoncture économique ;

2° Des difficultés d'approvisionnement en matières premières ou en énergie ;

3° Un sinistre ou des intempéries de caractère exceptionnel ;

4° La transformation, restructuration ou modernisation de l'entreprise ;

Toute autre circonstance de caractère exceptionnel.

 Cette solution a été imaginée pour éviter les licenciements économiques et préserver les compétences des salariés en prévision de la reprise d’activité.

Ce dispositif de l’activité partielle s’applique aux salariés qui ont subi une baisse de rémunération pour deux causes :

  • Une réduction de l’horaire de travail pratiqué par l’établissement en deçà de l’activité légale de travail (35 heures)
  • Une fermeture temporaire de tout ou partie de l’établissement

 Le dispositif de l’activité partielle fonctionne selon deux volets distincts :

  • D’une part, l’employeur verse une indemnité d’activité partielle au salarié, en lieu et place de son salaire et ce pendant la période où il est placé en activité partielle
  • L’employeur reçoit de son côté une allocation équivalent à une part de la rémunération horaire du salarié placé en activité partielle de la part de l’Agence de services et de paiement, dans un délai moyen de 12 jours.

L’employeur déclare l’activité partielle auprès des services de l’Etat via le site du Ministère du travail.

Le cas de la crise sanitaire

La crise sanitaire correspond à la circonstance de caractère exceptionnel. L’entreprise peut alors solliciter une allocation d’activité partielle pour un ou plusieurs employés se trouvant dans l’impossibilité de travailler pour l’une des raisons suivantes :

  • L’entreprise a été dans l’obligation de fermer des suites d’un arrêté.
  • L’entreprise est confrontée soit à une baisse d’activité économique mettant en péril son fonctionnement normal ou des difficultés d’approvisionnement.
  • Plus spécifiquement dans le cadre de la crise sanitaire, s’il lui est impossible de mettre en place les mesures de prévention nécessaires pour la protection de la santé des salariés.

Désormais, l’allocation couvre 70% de la rémunération antérieure brute du salarié, soit environ 84% du salaire net, et ce dans la limite d’une rémunération de 4,5 SMIC, avec un minimum de 8,03€ par heure, quel que soit l’effectif de l’entreprise. Ce plancher de 8,03€ de l’heure ne s’applique néanmoins pas aux apprentis et aux salariés en contrat de professionnalisation dont la rémunération antérieure était inférieure au SMIC. Dans ce cas précis, l’indemnité d’activité partielle sera égale à leur rémunération antérieure. 

Dans un premier temps, le gouvernement avait annoncé la prolongation de ces mesures jusqu’au mois de septembre.

Après plusieurs annonces lors du Plan de relance Tourisme, le gouvernement a confirmé le mercredi 29 juillet 2020 l’extension du dispositif d’activité partielle pour les entreprises du secteur du tourisme jusqu'en décembre 2020. Les modalités pourraient évoluer selon le secteur.

Le dispositif d’activité partielle de longue durée

Le décret n°2020-926 du 28 juillet 2020 est venu installer un nouveau dispositif : celui d’activité partielle de longue durée (APLD) en cas de réduction d’activité durable.

Ce nouveau dispositif permet, sur le même modèle que le dispositif d’activité partielle, à une entreprise confrontée à une réduction durable de son activité de diminuer l’horaire de travail de ses salariés, en contrepartie d’engagements en matière de maintien dans l’emploi et de formation. Ce dispositif a vocation à prendre le relai du dispositif d’activité partielle mis en place pendant la crise sanitaire. Le but reste le même : préserver l’entreprise des licenciements économiques.

L’APLD nécessite un accord collectif, signé au sein d’un établissement, d’une entreprise, d’un groupe ou même d’une branche (auquel cas l’employeur élabore un document qui doit être conforme aux stipulations de l’accord de branche).

Ce nouveau dispositif est ouvert à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité.

Le dispositif de l’APLD est accordé en échange de contreparties : l’entreprise va devoir s’engager en matière de maintien dans l’emploi. En effet, si elle licencie pour motif économique, l’administration interrompra le versement de l’allocation, et l’employeur sera dans l’obligation de rembourser les sommes perçues.


Quelques points à retenir sur l’APLD :

  • La réduction de l’horaire de travail du salarié ne peut dépasser 40% de l’horaire légal par salarié, sur la durée totale de l’accord
  • Le bénéfice de l’APLD est accordé par période de 6 mois, dans une limite de 24 mois, consécutifs ou non, sur une période de référence de 3 années consécutives.
  • Le salarié placé en APLD reçoit de son employeur une indemnité horaire correspond au moins à environ 70% de sa rémunération brute. L’employeur lui reçoit 60% de la rémunération horaire brute dans la limite de 4,5 SMIC pour les accords transmis à l’administration avant le 1er octobre 2020, puis 56%.
  • Ce dispositif est temporaire et s’appliquera aux accords collectifs et aux documents élaborés par l’employeur transmis à l’administration pour extension, validation ou homologation au plus tard le 30 juin 2022.